Foo Fighters


8 juillet 2023

Grille des chansons

  • All My Life
  • The Pretender
  • Walk
  • No Son of Mine
  • Rescued
  • Learn to Fly
  • Times Like These
  • Under You
  • La Dee Da
  • Breakout
  • Haven’t Met You Yet / March of the Pigs (with band introductions)
  • My Hero
  • This Is a Call
  • The Sky Is a Neighborhood
  • Shame Shame (with Violet Grohl)
  • Show Me How (with Violet Grohl)
  • Monkey Wrench (Olé Olé Olé chant on the break)
  • Aurora (Dedicated to Taylor Hawkins)
  • Best of You
  • Everlong

Critique externe

Foo Fighters au Festival d’été de Québec: Mémorable leçon de rock signée Dave Grohl

Par Cédric Bélanger, pour le Journal de Québec

Dave Grohl a tout donné pour satisfaire le public sur les plaines d’Abraham, samedi, lors d’un autre concert mémorable des Foo Fighters au Festival d’été de Québec.
Si des jeunes musiciens assistaient au concert des Foo Fighters, samedi soir, sur les plaines d’Abraham, on espère qu’ils ont pris des notes parce que Dave Grohl a possiblement offert la plus féroce, jubilatoire, convaincante et mémorable leçon de rock and roll de mémoire de festivalier.

La vedette rock la plus charismatique de la planète était en mission, déchaînée. Il hurlait, faisait revoler sa longue chevelure dans tous les sens, déterminé à surpasser les attentes et à gagner la participation de chacun des spectateurs qui remplissaient les Plaines pour cette troisième visite des Foo Fighters au Festival d’été en huit ans.

Même ceux plus tranquilles dans la zone Or étaient dans sa mire. «Je vais vous avoir. Je vous ai à l’œil», a-t-il dit en vantant la folie des festivaliers à sa gauche.

Sans faire aucun compromis artistique, Dave Grohl et sa bande ont ainsi fait preuve d’un admirable respect pour leur public.

Tout le monde a contribué. Chris Shiffett, Nate Mendel, Pat Smear, Rami Jaffee et le nouveau venu Josh Freese ont suivi le rythme démentiel imposé par leur meneur avec aplomb pendant plus de deux heures.

«La soirée va être longue», avait vite averti le chanteur, entre deux rugissements rock, pendant une époustouflante entrée en matière durant laquelle les Foo ont enfilé des versions vitaminées et étirées d’All My Life, The Pretender et Walk.

Il avait raison. Chaque fois qu’on pensait que la chanson était finie, elle n’était pas finie. Les gars relançaient la machine de plus belle. Pour vous donner une idée, il a fallu une heure pour jouer les dix premiers titres au programme.

Extra payants

Évidemment, le groupe a passé à travers tous ses principaux succès, de Learn To Fly à l’épique Everlong en passant par Times Like These, My Hero, une métallique Breakout, devant des Plaines illuminées par des milliers de téléphones cellulaires, jusqu’à Monkey Wrench et Best of You.

Ce qui a fait la différence, ce sont les extra.

Par exemple, la présentation de Freese, l’excellent batteur qui a pris la place du regretté Taylor Hawkins et que les amateurs du groupe ont tout de suite adoré grâce nombreux moments où son jeu percutant a été mis en valeur. Cet intermède est devenu le prétexte à une reprise sarcastique d’une pièce de… Michael Bublé et une autre, qu’on aurait aimé entendre au complet tant elle décoiffait, de March of the Pigs, de Nine Inch Nails.

Lors d’un rare moment d’accalmie, on a été témoins d’un beau moment père-fille quand une Violet Grohl a chanté Shame Shame et Show Me How, dédiée à sa grand-maman décédée, avec papa Dave. L’adolescente semblait intimidée par l’immense foule en montant sur scène, mais elle a livré la marchandise, en plus de voir sa première pancarte «On t’aime Violet» en carrière.

Il n’oubliera jamais 2015

Dave Grohl a aussi tenu à signaler que les Foo Fighters et Québec ont construit une relation solide basée sur un souvenir commun, le fameux «show de quatre tounes» de 2015.

«C’était débile», a rappelé le chanteur-guitariste de 54 ans. «Je n’oublierai jamais quand j’ai joué dans ce putain de festival dans cette estie d’orage pour le reste de ma vie.»

Le bombardement rock auquel les Québécois ont été soumis, samedi soir, viendra certainement renforcer ce lien en apparence indestructible. Une quatrième visite au Festival d’été s’imposera avant longtemps, à n’en point douter.

«Si vous revenez, on va revenir», a promis Dave Grohl.

En attendant, les Montréalais les auront pour eux lundi soir, dans l’intimité de l’Auditorium de Verdun. Ça promet!

White Reaper: simple et efficace

Descendant de la lignée des groupes punk rock juvénile, le quintette américain White Reaper a rappelé, dans la case horaire de 20h, que ce genre relégué à l’ombre n’a pas encore dit son dernier mot.

Leur recette est simple et efficace: des mélodies enlevantes construites autour de guitares mordantes et de percussions incisives. Même si la majorité des festivaliers semblaient ignorer leur existence, les Pages et Judy French ont fait réagir le parterre, où semblaient se trouver quelques connaisseurs.

Mention spéciale au claviériste Ryan Hater pour sa présence scénique fantaisiste et son esprit corporatif. «Coors Light commandite. Je pense que je vais en prendre une», a-t-il lancé en prenant une bonne gorgée du houblon du FEQ.

De son côté, le chanteur Tony Esposito (oui, comme l’ancien gardien de but) a eu de bons mots pour la foule «patiente et gentille pour nous».

Dave Grohl a tout donné pour satisfaire le public sur les plaines d’Abraham, samedi, lors d’un autre concert mémorable des Foo Fighters au Festival d’été de Québec.

Starcrawler: au suivant

Jouer sur les plaines d’Abraham, c’est attrayant, mais ce n’est pas toujours le bon contexte pour découvrir un artiste. Parlez-en à Starcrawler, cinq jeunes Californiens ayant pour mission de ressusciter le bon vieux rock des Stooges ou des Ramones, qui était assigné à la case horaire de 19h.

Mené par la longiligne dynamo et contorsionniste Arrow de Wilde, Starcrawler se donne avec ardeur, c’est un fait. Or, sans succès connus auxquels se rattacher et parce que les musiciens n’ont pas cherché à établir une réelle connexion avec le public (comme l’ont fait avec brio Grandson et Talk, vendredi), leur performance n’a pas empêché la majorité des festivaliers de jaser de leur journée. Une sonorisation de mauvaise qualité n’a pas aidé non plus.

On ne peut s’empêcher de penser que ça aurait pu être différent, ou pas, dans un Impérial surchauffé, comme dans le temps. En attendant, on est passé au suivant sans se plaindre.

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